(YP) La communauté urbaine de Montréal (CUM) empêcherait un agronome de formation et agriculteur de bovins et de grandes cultures de réaliser ses rêves de devenir promoteur immobilier malgré les autorisations de la CPTAQ sur ses terrains de Sainte-Anne de Sabrevois.
Jean Oligny, agriculteur et agronome détient des terrains dans la MRC du Haut-Richelieu. Il souhaite réaliser un projet immobilier domiciliaire de 10 M$ dans son village de 2000 habitants. Il se dit en mesure de construire des maisons à 225 000 $ taxes incluses sur ses terrains zonés blancs par la CPTAQ. Il répond au besoin de l’orientation 10 de la Communauté urbaine de Montréal puisque les écoles, CPE sont à proximité, que l’aqueduc est déjà là mais il semble que des fonctionnaires à la CUM en ont décidé autrement, nous a-t-il confié. Certains employés freineraient selon M. Oligny volontairement le développement à l’extérieur de la métropole pour privilégier la construction résidentielle dans Montréal qui est en baisse en comparaison à sa banlieue. `` On dirait que seul Montréal compte. Nous, la périphérie (à 40 km) on ne pourra pas développer avant 25 ans à ce rythme-là. Je n’ai pas de problème à ce que le gouvernement Couillard coupe dans le gras comme vous l’avez écrit sur Solidarité Rurale dans votre dernier numéro mais qu’on nous laisse développer de la richesse au Québec.``
L’ironie de cette affaire pour M.Oligny, c’est que la CPTAQ qui a autorisé le passage de ses terrains en zone blanche lui retirera automatiquement cette classification le 25 janvier prochain puisque le délai de deux ans sera dépassé. Ses terrains redeviendront zone verte. Il ne lui restera plus qu’à espérer obtenir à nouveau une reconnaissance de zone blanche et attendre que la CUM accepte du développement résidentiel ailleurs qu’à Montréal même.
On apprenait cette semaine le retrait d’une subvention de 750 000 $ sur 1 million$ au mouvement Solidarité Rurale. On peut s’interroger à savoir si une telle proportion est une norme acceptable lorsqu’on sait que certains intervenants dans le monde agricole qui, eux aussi, font valoir des idées ne reçoivent aucune subvention. S’il n’y pas lieu de voir disparaitre complètement Solidarité Rurale, on peut se demander si le gouvernement n’a pas à mieux répartir ses aides aux organes de promotion et d’information sur l’agriculture et ses régions ?
Le gouvernement dans une logique de contrôle centralisé ?
Le choix du gouvernement n’est peut-être pas surprenant lorsqu’on comprend ses intentions avec la fermeture de plusieurs structures régionales (CRE, CLD, Commissions Scolaires etc...). On notera aussi que l’on retrouve sur le conseil d’administration de Solidarité Rurale, Josée Bouchard de la Fédération des Commissions Scolaires et Marcel Groleau, président de L’UPA ! Par ailleurs, rappelons-nous que la présidente de Solidarité Rurale avec son mouvement a mené dans les régions au cours des dernières années des forums sur le thème:`` À quelles conditions accepterons-nous l’exploitation de nos ressources ?``. Dans une entrevue donnée par Claire Bolduc en janvier 2013 à La Vie Agricole, elle disait: ``Ça presse d’arrêter de se taire. Se taire, c’est le plus grand pouvoir qu’on laisse à ceux qui abusent...``. Interrogée alors sur l’année 2012 et les grèves étudiantes, elle disait:`` À faire le bilan de la dernière année on se demande ce que ça va prendre pour qu’on réagisse !``. Elle demandait plus de place au débat dans la société et donc aussi dans le monde agricole, toutefois en ayant sur son conseil d’administration le président du syndicat unique du Québec. Finalement on est peut-être en droit de se questionner sur la réelle liberté de cette organisation qui est née dans les années 90 à la suite des États généraux sur l’agriculture organisés par l’UPA ?
Par Simon Bégin et Yannick Patelli
««Le Québec, le monde agricole et même l’UPA gagneraient au jeu du pluralisme. Au risque de faire hurler certains de mes amis au sein de l’UPA, celle-ci ne se porterait-elle pas mieux après un ou deux ans si elle avait un concurrent?» <
Celui qui pendant près deux décennies a été un grand interlocuteur du monde agro-alimentaire à titre de premier ministre du Québec, de ministre des Finances ou de ministre responsable de l’Économie, Bernard Landy, a invité en ces termes ses «amis de l’UPA» à envisager une évolution normale vers le pluralisme syndical au nom de l’intérêt du Québec, de l’intérêt du monde agricole et même de l’intérêt de leur propre organisation.
«Je dis souvent à mes étudiants que l’UPA est le plus puissant lobby qui soit et je ne m’en plains pas», dixit M. Landry pour qui, si les syndicats sont souvent casse-pieds, ils ont été et demeurent des grands artisans du progrès social et économique du Québec.
Selon lui, cela est encore plus vrai pour le monde agricole qui est le secteur économique le plus complexe de tous non seulement en raison de sa très grande vulnérabilité aux aléas du climat et des marchés mais aussi parce que l’activité agricole est une composante essentielle de la sécurité d’un peuple, de sa culture et de son occupation du territoire.
Selon M.Landry, la force d’un grand syndicat agricole était sans doute nécessaire lors de la grande période de rattrapage sous René Lévesque alors que son ami Jean Garon portait le flambeau de l’agriculture, avec la mise en place de pièces maîtresses telles que la protection du territoire agricole, la stabilisation des revenus pour la ferme familiale et l’atteinte d’un haut niveau d’autosuffisance alimentaire.
Mais le contexte n’est plus le même et qui dit pluralisme syndical ne dit pas nécessairement affaiblissement du syndicalisme agricole, estime M. Landy. Selon lui, tout comme l’existence de plusieurs grandes centrales, la CSN, la FTQ et les autres, n’a pas nui au développement du Québec, la fin du monopole syndical en agriculture serait sans doute une bonne chose pour le monde agricole et la société québécoise.
«L’essentiel est que cela se fasse dans l’intérêt des agriculteurs et non pas des structures», affirme l’ancien premier ministre qui se dit très à l’aise avec la vision de Jean Pronovost présentée ailleurs dans nos pages d’une UPA qui demeurerait largement dominante et d’un autre syndicat, minoritaire mais crédible, qui offrirait une alternative aux producteurs tout en stimulant son «grand frère».
«Je sens que les choses évoluent au sein même de l’UPA où l’idée du monopole syndical n’est plus défendue avec la même véhémence qu’avant», a conclu M. Landry qui voit là une raison de croire en une saine évolution de ce grand mouvement.
par Jean-Pierre Lemieux
20 août 2014 - Quand on parle de l'avenir de l'agriculture au Québec, il faut parler de la fin du monopole de l'UPA mais aussi de remplacer le lien entre le remboursement de taxes et l'appartenance à un syndicat.
« C'est tellement important parce qu'aujourd'hui les gens du MAPAQ deviennent des pourvoyeurs du mouvement syndical agricole ». Au cours d'une entrevue à Saint-Apollinaire aujourd'hui, M. Jacques Cartier, président du Conseil des entrepreneurs agricoles, a ajouté : « Pour nous c'est un non sens. Il n'y a aucun travailleur dans aucune entreprise qui a des avantages comme le fond de pension qui sont reliés à ses paiements de cotisations ».
Lors de entrevue avec l'éditeur de La Vie agricole, M. Cartier estime que le débat organisé à l'Expo pronviale de Montmagny demain n'en est pas un. M. Cartier n'a pas été invité (ni l'Union paysanne) à participer à ce débat.
Pour M. Cartier les sujets importants qui devraient être abordés sont : le programme Agri-Québec, le SRDI, l'impôt foncier... « On peut pas débattre de ça, il n'y a personne qui veut en débattre » d'ajouter le président de CEA. Lors de la réévaluation des grands programmes en agriculture le CEA voudrait en être partie prenante. Pour cela M. Cartier reconnaît qu'il faudrait que le CEA soit reconnu.
« Je suis persuadé que ce système-là (SRDI/Service de recueil et de diffusion de l'Information) est, en gros, un système inutile. L'idée de rapporter des prix n'est pas inutile mais ce système n'est pas utile ». Au cours d'une entrevue, M. Stéphane D'Amato, expert en commercialisation des grains, a dit respecter la décision de la régie « mais je maintiens les conclusions de mon rapport » a-t-il ajouté.
M. D'Amato était l'expert embauché par les deux producteurs qui voulaient l'abolition du SRDI pour plaider leur cause devant la Régie des marchés agricoles. (M. D'Amato est aussi chroniqueur à La Vie agricole).
Le prix des grains bougent continuellement à tous les jours. « Pour arriver à faire une bonne commercialisation il faut être capable d'analyser le marché, faire un suivi de ce qui se passe à la bourse de Chicago ». M. D'Amato souligne que le SRDI rapporte des prix dans le passé : « Ce n'est pas important de savoir (par le SRDI) le prix transigé le 24 janvier... on le sait déjà si on suit la bourse de Chicago ».
Le système n'est pas efficace et à un coût très élevé pour les producteurs. Le spécialiste explique que les acheteurs prélèvent 0.15$ la tonne, somme qui est remise à la Fédération (un revenu pour la Fédération) en même temps que la quantité au contrat. « La Fédération reçoit les prélevés et elle est capable d'en déduire les quantités de grains transigées mais l'information n'est pas rendue publique avant quatre à six semaines ». M. D'Amato estime qu'avec un formulaire web sécurisé « On saurait les quantités vendues, les quantités qui restent en inventaire et le prix moyen ». « Le SRDI aurait pu être simplement cela » ajoute-t-il.
« Avec un marché deux fois plus gros en Ontario, trente fois plus gros aux USA, ils n'ont pas un tel système ». M. D'Amato explique que dans ces régions ils engagent un préposé qui fait des téléphones à tous les jours à différents acheteurs et rapportent ces prix-là. « Toute l'industrie américaine fonctionne comme ça. Je refuse de croire que le producteur québécois est moins intelligent que le producteur américain ».
En appel
Par courriel, M. Gilles Brouillard, l'un des producteurs à l'origine de la demande d'abolition du SRDI, n'a pas voulu faire de commentaire sur la décision rendue par la Régie des marchés agricoles. Les demandeurs ont trente jours pour faire appel mais comme la décision de le faire n'est pas prise, il préfère réserver ses commentaires.
SRDI : Règlement qui oblige les producteurs de céréales à transmettre les contrats de leurs ventes de céréales à la Fédération des producteurs de cultures commerciales du Québec
Producteurs de grandes cultures depuis plus de 30 ans, nous avons toujours cru que l’UPA était un outil essentiel pour la défense des intérêts des producteurs agricoles, mais là… il y a eu un dérapage au sein de l’Union que nous ne pouvons expliquer et bien d’autres producteurs de notre entourage se posent aujourd’hui la même interrogation.
Dans le cadre de l’exercice sur la révision des programmes sur la gestion des risques, administrés par La Financière agricole du Québec (FADQ), notre UPA a déposé comme recommandation aux autorités gouvernementales de retirer le programme Agri-Québec à l’ensemble des productions sous ASRA, et ce, dès la présente année!
Sans grande surprise, la FADQ a accepté à bras ouvert la proposition de l’UPA qui, dans la production des grandes cultures, aura comme conséquence de priver les entreprises, selon la ferme modèle, d’un montant annuel de l’ordre de 15 000 $ et encore plus pour celles ayant des cultures à valeur ajoutée (bio, IP…), montant qui aurait normalement servi pour des investissements afin d’améliorer leur efficacité et productivité.
Dans un contexte où le programme d’ASRA est devenu, avec les coupures des dernières années, un programme nettement insuffisant pour la pérennité de nos entreprises, le soutien d’Agri-Québec nous aura permis de demeurer à flot dans la production et aujourd’hui on nous enlève ce programme auquel l’Union a déterminé que les producteurs de grains n’en ont pas besoin.
Bien que l’UPA laisse miroiter une bonification de l’ASRA qui compenserait éventuellement le manque à gagner du programme d’Agri-Québec, rien ne nous garantit que cette bonification se concrétisera réellement, surtout que parmi les demandes de l’Union, certaines ont été déposées au gouvernement il y a déjà plusieurs années et on attend toujours les résultats!
L’UPA devra se questionner sur son rôle et faire un choix : défendre les intérêts de ses membres ou gérer les programmes et le budget de la FADQ. Si c’est la deuxième option qui est retenue, notre choix est fait, nous n’avons plus besoin de l’UPA et nous mettrons fin à notre adhésion volontaire.
L’UPA doit corriger son tir, revendiquer le rétablissement du programme Agri-Québec aux productions sous ASRA, tout en précisant que ce programme devra avoir comme objectifs de favoriser des investissements à la ferme, d’être accessible à toutes les productions et qu’il soit sans lien avec le programme d’ASRA.
Par ailleurs, la FADQ doit revenir à sa mission première qui est de soutenir le développement du secteur agricole et pour ce faire, elle doit s’assurer que les programmes qu’elle administre sont offerts avec équité pour l’ensemble des producteurs.
À défaut d’agir, tant de la part de l’UPA que de La Financière agricole, nous ne pourrons que penser qu’il y a eu « deal » entre les deux organisations au détriment, tout particulièrement, des producteurs de grains.
(LVA) Marcel Groleau, président de L’UPA, a déclaré ce matin à La Vie Agricole être en désaccord avec les propos tenus hier dans notre média par Benoit Girouard, président de l’Union paysanne. Il a vivement réagi en spécifiant : `` M.Girouard fait preuve encore une fois de sa grande méconnaissance du dossier de la sécurité du revenu. D'abord, c'est l'UPA qui a revendiqué en 2009, auprès du gouvernement, la mise en œuvre d'Agri-Québec pour bonifier la couverture des productions ne bénéficiant ni de l'ASRA, ni de la gestion de l'offre. Or, ces productions ne sont pas visées par la suspension du programme, qui ne concerne que les productions sous ASRA. Cette décision a été prise dans le but de régler la problématique des arrimages cumulés, qui rend inopérante l'ASRA dans plusieurs secteurs et qui pénalise les entreprises de la relève ainsi que celles en expansion.`` Et il ajoute : ``Enfin, l'UPA a présenté ce printemps au groupe de travail sur la sécurité du revenu une proposition qui a pour but de bonifier les programmes de sécurité du revenu et de gestion des risques pour toutes les entreprises agricoles du Québec, incluant l'ASRA, Agri-Québec et Agri-stabilité.``
(LVA) Benoit Girouard est catégorique, la suspension du programme Agri-Québec est un net recul dans le développement de l’agriculture du Québec. Il a confié ce matin à La Vie Agricole : ``La haute garde de l'UPA n'a jamais voulu de ce programme, car il ouvrait une brèche en dehors de l'ASRA, le programme choux-choux de l'UPA. D'ailleurs les propos de Marcel Groleau à la Terre de Chez Nous sont limpides: « Ce que l’on veut, ultimement, c’est une véritable bonification du Programme d’assurance stabilisation des revenus agricoles [ASRA]. »
Le président de L’Union paysanne pense que l’UPA soutient encore la production de volume ce qu’il déplore. Il rappelle : ``L'Union paysanne a toujours demandé des programmes qui coupent avec la notion de volume de production et Agri-Québec était un pas dans la bonne direction. Tandis que l'ASRA, en plus d'avoir des effets pervers sur la taille des fermes, rend les agriculteurs dépendants du gouvernement. La suspension d'Agri-Québec est un recul!``
Dès le soir de la nomination du nouveau ministre de l’agriculture, Pierre Paradis, l’ex-ministre de l’agriculture Jean Garon nous déclarait que L’UPA devait certainement être dérangée par cette nouvelle présence à la tête du MAPAQ : `` L’UPA est fourrée et j’ai hâte de voir comment ils vont réagir à la nomination d’un ministre défenseur de l’intégration``
Il nous précisera que l’information de RDI comme quoi Pierre Paradis a été avocat de l’UPA est fausse puisqu’au contraire il a été avocat des intégrateurs. Jean Garon qui a toujours combattu le système d’intégration mis en place par les libéraux dans les années 80 (qu’il détaille dans son livre : `` Pour tout vous dire``), reconnait que la situation actuelle pour l’UPA ne sera pas facile et devra amener le syndicat à se positionner clairement sur le sujet de la ferme familiale et indépendante. Et il dit avoir hâte de voir `` Comment le nouveau ministre gérera le cas de l’intégration qu’il a toujours défendu et qui coûte cher à la collectivité, ``.
Les producteurs entrepreneurs espéraient Paradis !
Le Conseil des entrepreneurs agricoles ( CEA ) a publié dans les heures qui ont suivi la nomination de Pierre Paradis à l’agriculture dans le nouveau cabinet Couillard, un communiqué où sont clairement indentifiées les demandes des producteurs entrepreneurs : être représentés par l’organisme de leur choix, mettre fin à l’obligation pour un producteur agricole d’avoir à payer sa cotisation à l’UPA pour être éligible au programme gouvernemental de remboursement des taxes foncières et minimiser le droit syndical des fermes familiales employant moins de 3 salariés.
``Ça ne fera pas l’affaire de l’UPA!`` J.Cartier
Jacques Cartier, président du Conseil des entrepreneurs agricoles (CEA) rejoint jeudi matin s’est dit ravi de la nouvelle nomination de M. Paradis. ``C’est un homme d’une grande expérience dans le domaine agricole. Nous l’avons déjà rencontré et il est conscient des préoccupations du Conseil des entrepreneurs agricoles. `` Sur sa perception du nouveau ministre dans sa relation avec l’UPA, M. Cartier précise lui aussi : `` Je ne crois pas que l’information de RDI soit vraie. Le bureau de Pierre Paradis à ma connaissance n’a jamais été celui de L’UPA. Au contraire, Me Madeleine Lemieux, avocate de L’AQINAC (Association Québécoise des Industries de Nutrition Animale et Céréalière) est attachée au bureau Paradis, Lemieux, Francis Bedford. Et cela ne fera pas vraiment l’affaire de l’UPA.``
L’influence de Billette sera réelle !
Questionné sur le rôle que jouera Stéphane Billette, pressenti par plusieurs comme celui qui aurait pu être nommé à l’agriculture, Jacques Cartier a rappelé : `` Dans les deux cas, Billette ou Paradis, c’était des bons choix pour l’agriculture. Mais je sais aussi que Stéphane Billette comme Whip en chef du gouvernement, même s’il ne sera pas décisionnel, aura une influence importante sur le conseil des ministres et ses orientations lorsqu’il siègera à la table des ministres.``
(YP) Alors que de nombreuses rumeurs dans les champs laissaient présager l’arrivée à l’agriculture du jeune et dynamique Stéphane Billette, député d’Huntingdon, au sein du gouvernement Couillard; C’est finalement Pierre Paradis qui a été nommé ministre de l’Agriculture au sein du gouvernement libéral majoritaire.
Stéphane Billette a finalement été nommé Whip en chef du gouvernement. L’UPA avait demandé un ministre senior, il semble que le Premier ministre ait écouté les vœux de l’organisation syndicale. Reste à voir si Pierre Paradis, qui aux dires des plus anciens experts du monde agricole québécois, est marqué dans son histoire par un certain soutien au modèle agricole actuel saura rénover le système agricole du Québec. On sait que certains producteurs exigent du gouvernement depuis plusieurs années qu’il s’ouvre au pluralisme syndical. Si Stéphane Billette, interviewé par La Vie Agricole ces dernières semaines, semblait envisager tous les scénari, il n’est pas aussi sûr que Pierre Paradis joue les mêmes cartes. Mais comme on le sait proche des grandes compagnies de l’industrie agroalimentaire, il y a fort à parier que les acteurs de la transformation et de la distribution vont saluer l’arrivée de ce ministre qui saura vraisemblablement défendre les intérêts économiques que représentent les modèles d’intégration établis au Québec et générateurs d’emplois.
Pierre Paradis aura 64 ans le 16 juillet, élu la première fois en 1980, il a été ministre du Travail sous Robert Bourassa, puis ministre de l’Environnement, au début des années 1990.
NDRL : Alors que le Premier ministre Philippe Couillard vient de nommer son conseil des ministres, nous apprenons le retour de Pierre Paradis au conseil comme ministre de l’Agriculture. La Vie Agricole lui souhaite la bienvenue et espère qu’il saura relever les grands défis qui attendent l’agriculture du Québec. En attendant une entrevue avec le nouveau ministre de l’Agriculture, nous vous proposons un extrait du livre de Jean Garon coédité l’an passé par VLB Éditions et La Vie Agricole
Par Jean Garon ( extrait du livre Pour tout vous dire, 2013 pages 186 à 191 )
La dérive actuelle a été voulue et organisée par les gouvernements libéraux qui se sont succédé depuis 1985. À la demande de la Coopérative fédérée et avec la bénédiction de l’UPA de Jacques Proulx, ils ont perverti le principal outil de protection de la ferme familiale indépendante que nous avions mis en place, des régimes d’Assurance-stabilisation des revenus conçus spécifiquement pour ce modèle de ferme.
Ces régimes n’ont jamais été pensés pour des corporations géantes, privées ou coopératives qui contrôlent des dizaines sinon des centaines de milliers de porcs et qui engrangent actuellement des paiements de stabilisation de plusieurs millions de dollars. Ces entreprises ont la taille et les ressources pour affronter les fluctuations du marché, ce qui n’est pas le cas de la ferme familiale indépendante, aussi efficace soit-elle. C’est à ces grandes firmes intégrées d’assumer les risques qu’elles prennent, pas à la collectivité par le biais d’un régime d’assurance financé aux deux tiers par les gouvernements !
Je me souviens d’avoir entendu en commission parlementaire, à une époque où le porc générait encore des profits mirobolants, le porte-parole des intégrateurs Rouville Ménard et son avocat, le futur ministre Pierre Paradis, clamer haut et fort que ce que le gouvernement pouvait faire de mieux pour eux était de les laisser tranquilles. Quand les temps ont été plus durs, ce beau discours s’est envolé (…)
Je ne veux pas diaboliser l’intégration. Dans le développement de l’agriculture des quarante dernières années, ces entreprises, souvent issues de meuneries régionales, ont été de grandes innovatrices en terme d’efficacité, de génétique, de qualité et de développement des marchés. Cependant, elles ont une dynamique proprement capitaliste, et cherchent donc systématiquement à maximiser leurs profits, à avoir le contrôle le plus étendu possible de leur environnement et à réduire les risques auxquels elles s’exposent.
Yan Turmine
Au moment d’écrire ma chronique, le nouveau gouvernement n’est pas encore élu, cependant il sera intéressant de voir quelle place notre prochain gouvernement, quel qu’il soit, réservera à l’agriculture. La campagne électorale nous a démontré sans surprise pour personne que l’agriculture n’était pas dans les priorités de nos politiciens. Ce n’est pas par manque d’intérêts, mais deux réalités rattrapent nos politiciens, en terme d’électeurs les producteurs agricoles représentent peu de monde reparti sur tout le territoire, d’autre part le monde rural est une réalité difficile à saisir pour eux.
L’agriculture, moteur économique
Mais à partir du 8 avril, le nouveau gouvernement va devoir gérer l’agriculture. On verra alors quelle importance il lui accordera. Va-t-il utiliser l’agriculture comme moteur de développement économique, où se contentera-t-il, comme souvent il le fait, de gérer l’agriculture sans faire de vague ? En agissant lorsque les médias généralistes font du bruit sur un dossier !
Le contexte mondial actuel permet de considérer l’agriculture comme un puissant outil de développement économique. La plupart des experts considèrent que la production agricole est entrée dans un cycle très favorable. La demande de produit agricole explose et l’offre est de plus en plus difficile à produire.
On cultive moins qu’en 1926
Le Québec possède des atouts que plusieurs pays rêvent d’avoir. Une superficie de terre arable non exploitée disponible assez importante. On cultivait en 1926 prés de 2.1 millions d’acres de plus qu’aujourd’hui ! Et ce n’est pas l’urbanisation qui a pris ses superficies. À titre de comparaison l’île de Montréal représente 120.000 acres dans sa totalité. Sur ces superficies nous avons la possibilité de produire des denrées agricoles qui sont bien connues des producteurs et des consommateurs, tels des céréales, du canola ou du bœuf, rien de trop exotique. De plus nous avons une des meilleures expertises agricoles du monde. En plus de ces anciennes superficies agricoles qui ne sont plus exploitées, nous avons l’agroforesterie qui est très peu exploitée (à part l’acériculture), mais qui pourrait devenir assez importante. On parle ici de cueillette commerciale de produits agricoles en milieux forestiers, tels les sèves, les champignons, fruits sauvages, plantes sauvages, etc. Plusieurs expériences sont menées avec succès au Québec, cependant pour étendre ce type de production cela nécessite des changements législatifs importants. À l’heure où les gouvernements cherchent des façons de stimuler l’économie, le développement de l’agriculture serait une solution plus qu’intéressante. Elle permettrait de renforcer l’économie sur l’ensemble du territoire et représenterait des milliards de dollars en retombée. Il suffit d’avoir un peu de vision et de volonté politique.
On a bien eu un Plan Nord !
C’est à la classe agricole de vendre au gouvernement ce développement, l’industrie des mines a bien vendu son secteur ! On a eu un Plan Nord qui nécessitera des milliards d’investissements dans des régions pratiquement inaccessibles et vierges. Pour le même résultat de développement économique, l’agriculture est beaucoup plus simple à réaliser. En attendant, le gouvernement aura toujours le loisir de gérer et de régler de faux problèmes, faux problèmes qui pourraient être un bon sujet de chroniques.
Québec 3 avril 2014 - Nous avons profité de la présence de Marcel Groleau, président de l’UPA, à l’assemblée générale des producteurs de bovins du Québec pour obtenir une entrevue en tête à tête avec lui. Nous l’avons interpellé sur deux sujets chauds : L’accaparement des terres agricoles et la faillite de l’abattoir Lévinoff-Colbex
LVA: Que dites-vous aux producteurs de bovins dissidents qui se sont réunis en association et qui demande votre démission par la bouche de Vincent Kelhetter?
Marcel Groleau a précisé qu’il ne fallait pas vivre dans le passé. Il trouve la situation regrettable mais demande aux producteurs de regarder l’avenir.
``Lorsqu’on a pris la décision d’acheter Levinoff-Colbex c’était la dernière solution, la première était d’avoir un prix minimum et les gouvernements n’ont pas voulu intervenir. Je savais que c’était un risque mais c’était la seule solution. Je le reconnais ça a été un échec mais on assume cet échec-là. On doit fermer les livres et passer à autre chose.``
LVA : Croyez-vous à la relance de l’abattoir par une coopérative ?
``Moi personnellement la contribution de 1000 $, je l’ai avancée. Si elle voit le jour cette coop-là, elle va avoir besoin de ses membres. La compétition est tellement forte et les autres joueurs tellement gros. On aura besoin de la patience des membres et il faudra viser des marchés de commodité.``
LVA : Mais vous êtes conscient que maintenant le bœuf voyage entre 1500 et 8500 kms avant de revenir au Québec ?
``Provigo a multiplié par quatre leur étalage pour les produits bio carnés. Le bœuf sans hormones est un marché aussi et on importe du bœuf de l’Australie, y’a des aberrations``.
LVA : Et quand le bœuf revient des abattoirs américains on n’a plus de garantie qu’il soit québécois ?
C’est un bœuf américain !
LVA : Avec les normes américaines ?
``Oui mais avec l’entente de libre-échange Canada-Europe, pour exporter en Europe, ils exigent du bœuf élevé et abattu au Canada donc il y a certaines opportunités pour la coop. Moi je ne demande pas aux gouvernements un soutien pour l’abattoir dans ce projet-là mais un soutien gouvernemental pour le développement d’une filière de produits spécifiques.`` Marcel Groleau reconnait qu’il est conscient que le bœuf du Québec, une fois abattu aux États-Unis, n’est qu’un bœuf nord-américain avec les normes nord-américaines et qu’on ne mange donc pas du bœuf canadien en tant que tel. Toutefois avec l’accord de libre-échange, l’exigence du traité pourrait amener à produire du bœuf abattu ici et c’est sur cela qu’il pense baser ses espoirs.
LVA : Vous n’avez pas prononcé le nom SADAQ en assemblée mais vous semblez encore dire que les fonds d’investissements qui achètent des terres sont dangereux pour le maintien de la propriété agricole dans les mains des producteurs. Que répondez-vous à ceux qui disent après l’épouvantail des acheteurs chinois, on fait peur avec un autre épouvantail ?
``Non, l’inquiétude est réelle et à travers le monde. C’est une crainte sincère car ils sont déjà sur le terrain. On peut nommer Agri-Terra en Mauricie; Partenaires SEC qui travaille à monter un fonds d’investissement de 50 millions de dollars; Pangea, un groupe actif dans la région de Lanaudière et au Lac-Saint-Jean. C’est pas un épouvantail. C’est un phénomène international !
LVA : Quand ce sont des investisseurs qui sont aussi des agriculteurs est-ce que ça change la donne ?
Non, moi je ne veux pas m’interposer. Ce que je souhaiterais c’est que le marché reste un marché entre agriculteurs. Ces gens-là sont des compétiteurs difficiles à surmonter !
LVA : Que dites-vous à l’agriculteur dans le champs qui dit qu’il ne veut pas de l’intervention de l’État dans l’achat de terre ?
``Je suis d’accord avec les producteurs qui ne veulent pas d’intervention de l’État mais on souhaite un marché qui reste entre producteurs agricoles. Peut-être que ça a été mal compris ! Est-ce que la SADAQ fait l’unanimité non ? À cause du droit de préemption. Est ce qu’on peut trouver d’autres moyens là-dessus. J’interpelle les producteurs.
(YP) Suite à une réaction à d’un producteur se plaignant du manque de présence dans les médias lors de la dernière campagne, Marcel Groleau y est allé d’une critique sévère sur les médias généralistes qui ne chercheraient qu’à créer des titres accrocheurs.
Lorsqu’Antoine Doyon a fait une intervention contre le traitement médiatique des médias généralistes au cours de la campagne électorale, Marcel Groleau a souligné le manque de rigueur de ceux-ci. ``Je veux vous dire ma grande déception des médias. Lorsque vous rencontrez les chefs de partis, les journalistes ne posent aucune question sur l’agriculture. Ils sont dans la maison de l’UPA et je trouve que c’est un manque de respect envers la classe agricole`` de dire M.Doyon. Marcel Groleau de lui répondre : ``Bizarrement y’a eu une question d’un journaliste sur le Colorado et la légalisation de la marijuana. J’ai répondu à la blague qu’on est toujours ouvert aux nouvelles cultures et c’est ça qui a fait le premier titre mais ça m’a permis de faire ``Salut bonjour`` et ``Dutrizac``. Une fois qu’on a parlé de la joke et on a pu parler des autres sujets. Avec les medias c’est très compliqué. Ils ont le contrôle. C’est toujours de poser la question, ``plure de banane`` sur laquelle on pourrait glisser. En fait ça les intéresse pas les grands enjeux, ils veulent un titre pour leur journal, c’est malheureux !`` de conclure Marcel Groleau.
Yannick Patelli
Stéphane Billette, critique en matière agricole au Parti Libéral du Québec, et fort probablement futur ministre de l’agriculture si la tendance des sondages se maintient d’ici le 7 avril, a confirmé en entrevue avec La Vie Agricole ce 1er avril 2014, les dires tenus par de Philippe Couillard l’an passé lors de notre rencontre éditoriale avec l’aspirant Premier ministre. Stéphane Billette a pris quelques minutes pour nous donner sa vision de l’agriculture alors qu’il battait campagne avec son chef dans Roberval.
`` Le débat sur le monopole a déjà lieu sur différentes plates-formes et au sein de plusieurs organisations. Il reste que ce sera aux agriculteurs de choisir leur avenir. En tant que gouvernement libéral majoritaire, nous devrons si nous sommes élus le 7 avril, écouter tous les groupes : Que ce soit des fédérations, des regroupements de producteurs ou des rassemblements de quelques producteurs dans un rang. La force d’un Québec agricole, c’est la diversité peu importe les structures. Il ne faut pas que ça vienne d’en haut, il faut que le choix vienne de la base de l’agriculture. Et nous aurons une fois au pouvoir le devoir de travailler pour une agriculture moderne qui inclut les producteurs, les transformateurs, les distributeurs et les consommateurs.``
Vers un référendum agricole ?
À la question, s’il devient le futur ministre de l’agriculture (de la trempe de Claude Béchard comme nous l’avons entendu dans le milieu agricole ces temps-ci) s’il envisage des réformes en profondeur, il nous a répondu que tout cela était pour le moment basé sur des hypothèses et qu’il lui fallait d’abord devenir député d’Huntington. Il n’a pas non plus voulu préciser quelle méthode serait utilisée pour sonder les agriculteurs sur leurs choix d’avenir pour leur représentation. Quand nous lui avons parlé d’un référendum auprès des producteurs, il nous a dit dans un grand éclat de rire : `` Ne me rembarquez pas dans une histoire de référendum, on en a assez parlé``, faisant référence sans aucun doute à celui sur la souveraineté qui a monopolisé en partie la campagne électorale actuelle. Faut-il s’attendre à ce qu’un Parti Libéral au pouvoir après avoir décrié un potentiel référendum sur la souveraineté soit défenseur d’un référendum sur le monopole syndical ? Chose certaine, les libéraux au pouvoir comme le disait déjà Philippe Couillard l’an passé à La Vie Agricole, ne veut pas laisser l’agriculture figée comme elle l’était il y a 40 ans !
COMMUNIQUÉ - CARDINAL, ON, le 21 mars 2014 /CNW/ - Les Producteurs laitiers du Canada (PLC) sont heureux de l'appui du gouvernement fédéral, dont le financement annoncé aujourd'hui pour la traçabilité des bovins laitiers et l'Initiative proAction. Cet investissement permettra d'élaborer les programmes laitiers qui confirment l'engagement des producteurs à s'améliorer continuellement. Durant la dernière année, les PLC et leurs membres ont mis en place une feuille de route stratégique pour montrer leur engagement à assurer un avenir solide et durable aux producteurs laitiers canadiens. Cette stratégie, appelée Initiative proAction, sera conçue par les producteurs, pour les producteurs, et inclura des échanges avec les intervenants du secteur alimentaire.
« Les producteurs laitiers produisent déjà de façon responsable et nous voulons montrer que cet engagement est une priorité constante pour eux, déclare David Wiens, vice-président des PLC. Les Canadiens veulent des aliments sains et nutritifs produits de façon responsable. Les producteurs investissent considérablement dans des produits et services qui permettent d'améliorer les soins et la santé des animaux, améliorant du même coup la qualité des aliments. »
Ces dernières années, 28 millions de dollars ont été consacrés à l'achat de thermographes, qui permettent de veiller à ce que le lait reste froid et à ce que l'eau utilisée pour laver l'équipement de traite soit chaude, une mesure qui a l'avantage de préserver la salubrité et la qualité des aliments. Par ailleurs, les producteurs consacrent plus de 50 millions de dollars par année à des produits comme des matelas et des brosses pour améliorer le confort des vaches dans les étables, ainsi qu'à des services de classification et d'amélioration des troupeaux.
Les producteurs investissent également dans la réduction de leur empreinte environnementale. On estime que 70 % des producteurs laitiers du Canada ont déjà complété un plan environnemental pour la ferme et ont apporté des améliorations bénéfiques pour la ferme et l'environnement.
L'analyse du cycle de vie (ACV), une méthode de mesure de l'empreinte environnementale d'un produit, montre que le lait canadien est plutôt concurrentiel lorsqu'on compare ses empreintes carbone et eau à celles des secteurs laitiers d'autres pays. De plus, les PLC sont le premier groupe de producteurs laitiers au monde à inclure une mesure « sociale » à leur ACV. L'ACV de l'industrie laitière est un aperçu ponctuel qui aide à déterminer où améliorer les pratiques durables.
En février, les dirigeants des producteurs laitiers ont accepté de procéder à un important investissement étalé sur les dix prochaines années pour réaliser l'Initiative proAction. Estimé prudemment à quelque 160 millions de dollars lorsqu'on tient compte des ressources et du temps nécessaires, cet investissement des producteurs montre leur engagement à l'égard de l'amélioration continue de la durabilité et de la qualité dans les fermes laitières canadiennes. Pour en savoir davantage sur proAction, consultez le site Web producteurslaitiers.ca.
SOURCE Les Producteurs laitiers du Canada (Corporate
par Jean Garon
Les taux d’intérêt ne pourront pas demeurer à 1% et tous les spéculateurs de
tout acabit vont devoir refaire leurs devoirs. Les banques qui ont contribué à tour de bras à la spéculation dans l’immobilier et sur les terres agricoles vont mettre leurs billes ailleurs parce ce que les prix vont diminuer à mesure que les taux d’intérêt vont augmenter et les acheteurs seront moins nombreux avec de nouveaux taux d’intérêt plus élevés.
Considérer les agriculteurs comme des patrons
C’est le temps plus que jamais de valoriser le rôle des agriculteurs qu’il faut considérer comme des entrepreneurs à la tête d’une entreprise familiale indépendante. Mais cela veut dire aussi que les lois agricoles devront en tenir compte et que le syndicalisme agricole devra respecter les agriculteurs qui devront être libres de voter pour le syndicat de leur choix et de choisir leurs orientations. Les lois agricoles ont trop tendance au Québec à vouloir faire des agriculteurs des fonctionnaires ou des employés plutôt que des entrepreneurs. Il faut considérer les agriculteurs comme des patrons et non pas comme des fonctionnaires, pas plus que des travailleurs à forfait ou à contrat.
L’UPA a couché avec toutes les options !
L’UPA n’a pas joué le rôle qui devait être le sien: L’organisation n’a pas défendu des agriculteurs entrepreneurs. Depuis Jacques Proulx, elle n’a pas voulu choisir de défendre la ferme familiale INDÉPENDANTE et ne l’a pas défendue. Elle a eu une attitude ambigüe préférant ne pas choisir la ferme familiale indépendante; Elle n’a même pas négocié pour les propriétaires de fermes familiales intégrées avec leurs intégrateurs. Elle a couché avec toutes les options. Il faut changer. Aujourd’hui, il faut faire le choix de l’agriculteur-entrepreneur parce que c’est l’agriculteur-entrepreneur propriétaire d’une ferme familiale indépendante que le gouvernement du Québec doit défendre et il doit adapter ses lois en conséquence. Le gouvernement du Québec doit cesser de considérer l’agriculteur sous tutelle de l’UPA ou de la Coopérative Fédérée. L’agriculteur, c’est un patron, un entrepreneur qui dirige son entreprise et qui a besoin d’un syndicat pour le représenter dans ses négociations de groupe et d’une coopérative pour lui fournir certains services.
Le rôle du gouvernement du Québec est clair: Il doit protéger les terres agricoles, empêcher les non-résidents de les acquérir, mais laisser les agriculteurs Québécois eux-mêmes acheter les terres agricoles dont ils ont besoin pour leur entreprise agricole. Le crédit agricole, les assurances récoltes et les assurances stabilisation des revenus sont là pour aider l’entreprise agricole familiale indépendante parce que l’entrepreneur agricole a besoin de crédit pour son entreprise, parce qu’il ne connait pas d’avance les aléas du climat et de la température et qu’il ne peut pas connaitre les prix du marché lorsqu’il fait ses semences.
Il faut valoriser la profession d’agriculteur en la respectant: Un agriculteur est un entrepreneur parce qu’il dirige une entreprise, ce n’est pas un salarié ni un employé de l’entreprise. Il faut que les syndicats et les coopératives reflètent cette réalité et le gouvernement du Québec doit agir en conséquence. Le développement de l’agriculture doit se faire en référant à ces entrepreneurs agricoles.
Les taxes foncières doivent être remboursées sans référence à L’UPA !
Par ailleurs, l’agriculteur doit agir comme un entrepreneur. Il ne doit pas se contenter d’un organisme syndical qui lui dit quoi faire plutôt que de le consulter. Les agriculteurs ont besoin d‘être respectés dans les organismes qui doivent les représenter comme entrepreneurs. La façon de représenter les agriculteurs doit changer et on doit cesser de considérer les agriculteurs comme des employés d’un patron ou d’une entreprise, ce qu’ils ne sont pas, parce qu’ils n’ont pas de patron ni d’employeur. C’est pourquoi l’UPA a failli à sa tâche en ne défendant pas la ferme familiale INDÉPENDANTE et en étant indifférente à l’intégration des agriculteurs qui en fait des employés à forfait ou des employés contractuels sans même les défendre comme tels. Le gouvernement du Québec doit comprendre que les agriculteurs sont des chefs d’entreprise compétents qui sont assez grands et assez responsables pour pouvoir décider des orientations des organismes syndicaux qui les représentent. Ainsi, les taxes foncières municipales et scolaires doivent être remboursables par le MAPAQ aux agriculteurs professionnels sans référence à l’UPA. Et il est temps de laisser aux agriculteurs le choix de leur organisme de représentation et de ses orientations. On n’est pas ici en matière religieuse et les agriculteurs sont assez grands et compétents pour décider des orientations de leur syndicat que cela plaise ou non aux fonctionnaires de l’UPA.
Pour rejoindre Jean Garon: jeanrgaron@videotron.ca
Bien que la Première ministre ne nous ait pas accordé d’entrevue dans le numéro de mars comme nous avions demandé à son équipe, nous nous sommes retrouvés sur la route de Mme Marois pendant sa campagne. La Vie Agricole a profité de son passage au siège de L’UPA hier où nous assistions à l’assemblée générale annuelle de L’AGMAQ (Association des Grossistes en Machinerie Aratoire du Québec) pour écouter ce que la Première ministre avait de bon à dire sur l’agriculture. N’ayant pas été invités en tant que tel nous nous sommes glissés parmi la horde médiatique de la campagne électorale juste pour écouter…
Dans le hall d’entrée du 555 Boulevard Roland-Thérien en début d’après-midi sous les premiers rayons de soleil du printemps, Marcel Groleau, président de l’UPA attendait patiemment la Première ministre depuis un quart d’heure lorsque celle-ci est descendue de son bus de campagne : `` Merci de nous accueillir chez vous, on est chez nous quand même``, lui a-t-elle dit d’emblée. Ils se sont ensuite éclipsés environ une heure avant de réapparaitre dans les couloirs du siège social de l’UPA, direction la salle du conseil où les médias n’avaient que quelques minutes pour mitrailler la scène. Les discussions sur l’avenir de l’agriculture au Québec se sont ensuite jouées portes closes.
Un point de presse prévu à 15h15 a finalement eu presque une demi-heure en retard mais les deux protagonistes sont arrivés pour annoncer à la presse présente des actions communes concertées et selon leurs dires très favorables aux producteurs.
Fière de sa politique de souveraineté alimentaire malgré les inquiétudes pour Aliments Québec
Mme Marois s’est dite très fière de sa politique de souveraineté alimentaire très solide. Elle a critiqué le gouvernement qui l’a précédé qui aurait fréquemment confronté selon ses dires les producteurs alors que son gouvernement aurait choisi la concertation. Elle s’est dite préoccupée du soutien à la relève en maximisant l’achat local de produits institutionnels. Mais à la question d’un journaliste sur la baisse de 40 % du budget alloué à Aliment Québec, Mme Marois a dû trouver une approche qui annonce clairement la participation du secteur privé. `` Il s’est développé d’autres stratégies avec différents partenaires pour que le projet soit de même ampleur. Avec d’autres partenaires nous maintenons le même niveau d’activité``
Protection du territoire agricole, la gourmandise des municipalités inquiète !
À la question posée sur les inquiétudes de producteurs agricoles, de voir des municipalités limitaient les activités agricoles, M. Groleau a précisé : ```Dans la cadre d’un projet de modification de la loi sur la protection du territoire agricole et des activités agricoles, il y a un A qu’on oublie souvent c’est celui des activités agricoles. Nous, on a déjà signifié très clairement à M. Gendron, si on veut modifier la loi, on doit renforcer la partie de la loi qui protège les activités agricoles légitimes faites par un producteur agricole dans le cadre de ses travaux. La communauté métropolitaine de Montréal lorsque elle adopté le dernier PMAD (Plan métropolitain d’aménagement et de développement), ils se sont entendus sur la nécessité de densifier pour économiser sur le transport les constructions de route et tout ce qui vient avec… l’étalement urbain etc. Et nous, on s’attend à ce qu’il y est une protection accrue près des centres urbains et une protection des activités agricoles légitimes.``
La loi aurait-elle était mal appliquée par les libéraux ?
À la question posée en point de presse sur la manière du gouvernement libéral précédent d’appliquer la loi on sent bien que Marcel Groleau, qui dit recevoir le lendemain à ses bureaux le chef du parti libéral Philippe Couillard, marche sur des œufs : ``Les municipalités qui doivent se développer vont adresser une demande de dérogation à la CPTAQ (Commission de protection du territoire agricole du Québec) et lorsqu’ils font la preuve qu’ils ont besoin de territoire la commission les accommode. Cette loi-là appliquée municipalité par municipalité plutôt que dans un ensemble de municipalités fait que chacun essaye d’aller chercher le meilleur morceau puis on empiète de plus en plus sur le territoire agricole. Elle a pas été mal appliquée mais la loi ne prévoyait pas qu’elle s’applique pour un ensemble de municipalités``
Accaparement des terres : vers un plafond pour les fonds d’investissement
Mme Marois a dit travailler avec son gouvernement pour conserver les terres agricoles dans les mains des producteurs québécois. ``Le secteur agroalimentaire c’est 7 % de notre PIB et des milliers d’emplois et on va travailler de concert avec L’UPA. Il n’y a pas de solution facile face à l’accaparement des terres. On pourrait plafonner les volumes d’hectares qui pourraient être possédés par des fonds. Mais il n’y a pas de solution facile car on est dans un libre-marché``, a-t-elle dit !
Groleau en faveur de la marijuana ?
Que pense Mme Marois de légaliser la marijuana pour récupérer une économie de 300 millions pour le Québec ? ``C’est pas au programme moi je vais m’occuper d’Anticosti``
M. Groleau : ``Nous on est ouvert à toute nouvelle production``. Et le journaliste à l’origine de la question insiste pour lui demander si c’est sérieux : `` Absolument de répondre M. Groleau. Car si c’est encadré, naturellement que les producteurs du Québec sont capables. Il s’en produit déjà sur leurs terres.`` Toutefois Marcel Groleau précise ne pas avoir reçu d’appels de producteurs intimidés ayant souhaité se libérer du joug de la mafia. `` Mais c’est sûr, si la loi change, le Québec va s’ajuster et les producteurs également`` de dire le président de L’UPA
Faudra-t-il un jour recenser le nombre de terres agricoles au Québec achetées par des compagnies à numéro au profit du crime organisé pour des productions pour le moment encore hors-la-loi ?
Marcel Groleau a conclu la rencontre de presse avec le vœu de L’UPA pour le prochain gouvernement quel qu’il soit :``Qu’il s’assure que les programmes de gestion des risques vont permettre aux producteurs de continuer d’investir et de participer à la demande de la croissance alimentaire.``
Rien sur le monopole, rien sur Garon, rien sur PKP
À aucun moment dans les échanges il n’aura été question d’un référendum éventuel… sur le maintien ou non du monopole syndical pourtant souhaité par plusieurs producteurs. Aucune question non plus sur l’entrée de Pierre-Karl Péladeau en politique et son avis sur le monopole syndical, aucune référence non plus à l’ancien ministre de l’agriculture, Jean Garon (sorti de sa réserve ces jours-ci pour venir avec onze autres personnalités du Parti québécois en soutien à la candidature vedette de Pierre-Karl Péladeau) qui tout au long de son livre édité le printemps dernier par La Vie Agricole et VLB éditions, explique sa recette pour développer une véritable politique de souveraineté alimentaire qui passerait par le maintien des sièges sociaux des compagnies de distribution alimentaire au Québec, chose perdue depuis plus d’une décennie.
par Julien Mercier-Caron
Afin de dissiper l’épais brouillard qui plane sur l’agriculture avec le déclenchement des élections, La Vie Agricole a interviewé tous les partis politiques pour comprendre leur vision quant à l’avenir des terres agricoles québécoises. Seuls trois d’entre eux ont accepté de répondre. Le Parti Québécois par l’intermédiaire de l’actuel ministre de l’agriculture François Gendron, Le Parti Libéral du Québec par le biais du député Stéphane Billette, critique en matière agricole pour son organisation et le Parti Conservateur du Québec (PCQ) avec Albert De Martin
Questionné à savoir si le Québec doit se doter d’une société d’aménagement et de développement agricole (SADAQ) afin de contrer l’accaparement des terres, François Gendron croit que nous devons nous doter d’un mécanisme de contrôle. De la sorte, il veut assurer qu’un outil financier sera disponible afin d’aider la relève à s’établir. Sa lutte contre l’accaparement a déjà débuté avec un projet de loi sur l’acquisition des terres par les non-résidents.
De son côté, Stéphane Billette, député d’Huntingdon et porte-parole de l'opposition officielle en matière d'agriculture, n’aime pas l’idée d’une SADAQ si elle est copiée sur le modèle de la Société d’aménagement foncier et d’établissement rural (SAFER) de France. Chez nos homologues français, la SAFER impose une superficie maximale d’implantation aux agriculteurs, et c’est également elle qui décide à qui et pour quel prix un fermier doit vendre ses terres (droit de préemption). Cette idée est simplement grotesque pour M. Billette puisqu’on entrave grandement le libre marché en empêchant les agriculteurs d’acheter et de posséder la quantité de terres agricoles qu’ils désirent.
Pour sa part, le candidat du PCQ dans la circonscription de Huntingdon lui aussi, Albert De Martin, explique qu’une SADAQ serait aussi efficace pour le Québec qu’un bazooka pour tuer une mouche. Le membre de l’Équipe Adrien Pouliot ne voit aucun problème dans l’acquisition de terres par une seule personne puisqu’il prône avant tout le libre marché. Selon lui, la surenchère des terres est en raison des agriculteurs qui paient trop cher. M. De Martin croit qu’une meilleure formation des agriculteurs parviendrait à contrer l’augmentation des prix et ils seraient mieux protégés qu’avec une SADAQ. « Les agriculteurs doivent être responsables et ils doivent connaître la valeur de ce qu’ils possèdent. Ils pourront ainsi acheter et vendre à des prix beaucoup plus raisonnables », explique le candidat de PCQ.
Que faire de l’ASRA ?
En ce qui concerne des modifications à l'Assurance Stabilisation des Revenus Agricoles (ASRA), M. Billette croit que ce programme devrait mettre à jour ses critères d’allocation de subvention. « L’agriculture évolue. Le programme doit être adapté afin de suivre les réalités économiques actuelles. Cela nous donnera de meilleurs prix pour notre agriculture et une plus grande diversité au Québec », précise-t-il. Les agriculteurs québécois auraient intérêt selon lui à avoir un outil économique mieux adapté pour se préparer adéquatement aux instabilités du marché agroalimentaire lorsque ce programme arrivera à échéance.
Également, M. De Martin n’est pas contre des changements à l’ASRA. Cependant, il espère que les agriculteurs obtiendront leur argent du marché plutôt que par des subventions. Il croit qu’un filet comme l’ASRA doit exister en cas de problèmes majeurs, mais que ce filet ne doit pas créer de dépendance chez une industrie qui s’y accroche pour survivre.
M. Gendron assure qu’un groupe de travail se penche sur la question et possède le mandat de réviser l’ensemble des programmes et de les adapter aux réalités de nos producteurs. Aussitôt qu’il possèdera les conclusions du rapport, le ministre (s’il est réélu) se penchera sur les modifications à apporter.
Pour ou contre le monopole syndical ?
Sur la question du monopole syndical québécois de l’agriculture, les trois politiciens estiment qu’un nouveau référendum devrait avoir lieu afin d’avoir l’heure juste auprès des agriculteurs. « Le dernier référendum remonte à 1974. Il serait temps qu’on leur donne ce qu’ils désirent » ajoute M. De Martin en précisant qu’il est contre un monopole syndical. M. Billette renchérit avec le fait que le marché agricole évolue constamment, et conséquemment, les besoins des agriculteurs aussi. « Ça fait 50 ans qu’on a le même modèle. Que ce soit un monopole syndical, pour ou contre, tant que c’est eux qui décident », précise le député libéral. M. Gendron abonde dans le même sens puisqu’il déclare ne pas vouloir s’impliquer dans le débat et qu’il dit qu’il en revient aux agriculteurs de trancher sur la question.
La Vie Agricole a aussi contacté la Coalition Avenir Québec et Québec Solidaire, mais il a été impossible d’obtenir leurs points de vue sur ces enjeux québécois.
par Jean-Pierre Lemieux
Après le dépôt du rapport de la firme KPMG sur l'abattoir Lévinoff-Colbex, le ministre de l'Agriculture, M. François Gendron, est d'accord avec la Fédération des producteurs de bovins du Québec qui dit vouloir tourner la page sur l'affaire.
« Il n'y a pas d'autre alternative que de tourner une page quand on sent qu'il y a eu énormément de laxisme, d'incompétence crasse » dans cette affaire par l'ancien gouvernement libéral, précise-t-il.
Lors d'une conférence de presse le 7 mars dernier sur le sentier de la campagne électorale dans la circonscription de Côte-du-Sud, le ministre Gendron a ajouté : « Quand bien même on ferait deux semaines d'analyse, ça a été analysé sur toutes les coutures ça a été une décision qui n’a pas grand sens ».
M. Gendron admet qu'il y a eu « des pertes inestimables » mais en tant que ministre de l'Agriculture il ajoute : « est-ce que ce serait un plus s'il y avait un abattoir qui répondrait aux besoins? Oui, moi je souhaiterais un abattoir ». Pour M. Gendron ce serait « un outil supplémentaire pour que le secteur agro-alimentaire demeure dynamique ».
« Mais on n'est plus dans le dossier du passé, il faut tourner la page. Moi je suis confiant pour le futur » de conclure le ministre.
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