Par Doris Langevin
Il y a quelques mois, deux fermes d’élevage de bovins Galloway de Saint-Victor en Beauce recevaient des visiteurs bien particuliers. Deux acheteurs de cette race parmi les plus anciennes de bovin de boucherie avaient fait le voyage de Russie pour en faire l’acquisition. Un événement unique quand on pense que ces races sont grandement représentées en Europe.
C’est tout d’abord par le téléphone que les propriétaires des fermes Fort-Rajo et Porvic ont été informés que des russes étaient intéressés par la qualité de leurs bêtes. Puis, deux personnes ont visité les deux fermes beauceronnes, en compagnie d’un interprète bien sûr.
« Les acheteurs étaient très impressionnées par la qualité de nos génisses », raconte France Alain, copropriétaire de la Ferme Porvic avec son conjoint Alain. Une dizaine de leurs bêtes de race Galloway ceinturé ont pris la route de la Russie. Tout comme quelques génisses Galloway noires de Sylvie Rajotte et Gilles Fortin de la Ferme Fort-Rajo.
« Comme ils en avaient besoin d’une soixantaine, ils sont ensuite allés dans des élevages de l’Ontario et souvent, ils nous téléphonaient pour nous informer des fermes où ils trouvaient les meilleures bêtes », raconte pour sa part Sylvie Rajotte. Chaque fois, ils répondaient que c’étaient des fermes avec lesquelles ils avaient des liens commerciaux.
Mais comment expliquer que des acheteurs traversent des milliers de kilomètres pour acheter des bêtes qui sont quand même originaires d’Écosse? « Je crois que c’est la qualité de nos bêtes qui a attiré les Russes, explique Sylvie Rajotte. Au Québec, les règles en matière de génétique sont beaucoup plus sévères qu’ailleurs dans le monde. Tous nos pur-sang sont enregistrés et il est possible d’obtenir l’arbre généalogique de tous nos animaux sur une période pouvant aller jusqu’à cinq génération ».
Produit de niche
Sylvie Rajotte et Gilles Fortin exploitent la ferme qui appartient à la famille Fortin depuis cinq générations. Producteurs laitiers au départ, ils ont toutefois décidé d’orienter leur production vers un produit de niche en 2004. L’allergie sévère aux animaux de leur plus jeune fils n’est pas étrangère à cette décision. « Ça a en fait été l’élément déclencheur, puisque Gilles désirait diminuer un peu son rythme de travail. L’élevage de bovins de boucherie était la solution idéale, mais encore mieux, nous voulions nous démarquer des autres éleveurs ».
La Galloway noire, a ainsi fait son apparition pour la première fois au Québec à la ferme Fort-Rajo. « Nous avons également fait l’acquisition de vaches Highland, la cousine de la Galloway. Toutes deux ont des caractéristiques similaires, soit d’être des bêtes douces, à la croissance lente, très rustiques et à la viande la plus gouteuse qui soit! »
Ces deux races de bêtes vivent à l’extérieur à l’année, vêlent sans problème durant de longues années et donnent des veaux de petites tailles. « Leur goût tendre et savoureux tient du fait que le gras demeure à l’extérieur de la viande », commente Sylvie Rajotte.
Les propriétés de la viande des bêtes élevées tout à fait naturellement, c’est-à-dire avec du fourrage exempt d’engrais chimique, d’herbicide et de pesticides, sans hormones ni antibiotiques, iraient même plus loin aux dires de Mme Rajotte. « Des amis qui souffrent de troubles intestinaux mangent de notre viande et n’éprouvent aucun problèmes digestifs ».
Vaches Oreo
Les vaches de la Ferme Porvic se distinguent quant à elle tout d’abord pour leur propriétés esthétiques. « Nous sommes présents à Expo-Québec depuis plusieurs années et les gens les appellent affectueusement les vaches Oreo ou les vaches Panda », raconte en riant France Alain, faisant allusion à leur ceinture blanche qui traverse leur pelage noir au niveau de l’abdomen.
C’est aussi leur apparence qui a plu aux Alain dans les années 80. « Nous avions vu une photo dans un journal agricole et nous nous sommes dit qu’un jour, nous en ferions l’élevage », se souvient France Alain. En 1993, ils achetaient une ferme porcine et lorsque le contrat de location des terres est venu à échéance en 1996, ils ont acheté leur première vache Galloway ceinturée.
Depuis, leur troupeau a évolué, pour aujourd’hui compter 25 vaches. Nous pourrions en avoir plus, car quand vient le temps de vendre les génisses, nous avons toujours plus de demandes que nous avons de bêtes! »
Pour obtenir plus d’informations sur les élevages, il suffit de consulter les sites Internet suivants : www.fermefortrajo.com et www.bovingalloway.com.
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